Les Augustines de la Miséricorde de Jésus font un don à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université LavalCorps du texte : A+ A-

Les Augustines de la Miséricorde de Jésus font un don à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval

Crédit photo : Francis Bouchard

Vendredi 25 janvier - Au pavillon Alphonse-Desjardins, s’est déroulée une cérémonie de signature officielle de l’entente de don des Augustines de la Miséricorde de Jésus à la Faculté de théologie et de sciences religieuses (FTSR).

Lors de la cérémonie de signature officielle. À l'avant: sœur Hélène Marquis, supérieure du Monastère Saint-Augustin et Rénald Bergeron, vice-recteur aux affaires externes, internationales et à la santé. À l'arrière: sœur Sylvie Morin, assistante et économe générale de la Fédération des Augustines, Gilles Routhier, doyen de la FTSR, et France Croteau, PDG par intérim de La Fondation de l'Université Laval.

Par leur don à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, les Augustines souhaitent prolonger leur mission en aidant des personnes, professionnels de la santé, accompagnateurs de malades, proches aidants et autres, qui sont désireuses de se former à l'accompagnement des grands malades.

Les Augustines ont offert des soins aux malades durant des siècles. En même temps, elles accompagnaient les malades et leurs familles.

«C’était pour nous une priorité, affirme la supérieure générale de la Fédération des monastères des Augustines, sœur Lise Tanguay. Les religieuses ont toujours accompagné les mourants pour les aider à vivre sereinement ce passage, dans le respect des valeurs chrétiennes et selon l’enseignement de l’Église catholique. Nous disions que nous étions venues pour le soin des âmes et des corps.»

«Dans cette même perspective, poursuit-elle, nous souhaitons maintenant prolonger notre mission en aidant des personnes – professionnels de la santé, accompagnateurs de malades, proches aidants et autres – qui sont désireuses de se former à l’accompagnement des grands malades pour aider ces derniers à faire sereinement le grand passage dans le respect des valeurs chrétiennes et selon l’enseignement de l’Église catholique. Il est important, tout en soulageant la souffrance bien sûr, de donner un sens à la vie jusqu’à sa fin naturelle.»

Le choix de la FTSR n’est pas fortuit. La communauté des Augustines est au fait de l’expertise en éthique développée par la Faculté au cours des dernières années, expertise que sœur Tanguay qualifie de «reconnue et solide». On peut penser ici au diplôme d’études supérieures spécialisées en études pastorales – accompagnement spirituel en milieu de santé.

«Au-delà de cela, souligne-t-elle, la Faculté a des demandes de formation continue par des professionnels déjà en exercice et des accompagnateurs de malades. Des programmes pour eux et le grand public pourraient être maintenant développés grâce à notre aide. Cet enseignement se ferait dans le sens des valeurs chrétiennes de respect de la vie jusqu’à la fin. Cet enseignement exclurait bien sûr l’option de l’aide médicale à mourir.»

Selon elle, les grands malades ont tendance à se rapprocher de la spiritualité; ils en ressentent le besoin. «L’expérience que j’ai auprès des malades me fait dire que c’est le cas, soutient-elle. Beaucoup découvrent ou redécouvrent des valeurs spirituelles profondes à ce moment, que la vie a un sens et qu’elle ne peut se terminer avec la mort. C’est là l’importance d’être accompagné, supporté jusqu’à la fin.»

Quelle serait une définition simple de la spiritualité? «La spiritualité fait partie de l’essence même de tout être humain, répond sœur Tanguay. C’est cette partie intangible de soi-même qui nous anime, qui nous met en relation avec quelqu’un plus grand que soi, qui guide, oriente, influence nos pensées et nos agirs.»

Gilles Routhier est doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses. Il qualifie le don des Augustines de «très important» pour sa faculté.

«Nous sommes investis depuis bon nombre d’années dans le domaine de la spiritualité en santé, explique-t-il. Nous avons notamment une chaire depuis une quinzaine d’années, la Chaire Religion, spiritualité et santé. Nos cours sur l’accompagnement des personnes souffrantes sont suivis par des travailleurs sociaux, des médecins et des infirmières. Le don va nous permettre de créer des activités de formation et de recherche dans les domaines de l’éthique, de la spiritualité et de la santé.»

La Faculté créera un volet formation continue destiné aux professionnels en milieu de la santé, ainsi qu’aux aidants naturels. Selon le doyen, les étudiants en médecine ou en sciences infirmières n’ont pas l’occasion, durant leur formation initiale, de toucher aux notions d’éthique et de spiritualité. «La prise de conscience de ces aspects vient avec la pratique, indique-t-il, d’où la formation continue.»

Gilles Routhier croit que les nouvelles activités de formation rendues possibles par le don feront de la Faculté un leader dans le domaine au Québec. «La FTSR deviendra certainement la plus solide au Québec avec son offre de programmes les plus complets en théologie et en sciences religieuses, soutient-il. Ces programmes seront comparables à ceux de grandes facultés à l’échelle internationale.»

Prenant la parole lors de la cérémonie, la présidente-directrice générale par intérim de La Fondation de l’Université Laval, France Croteau, a déclaré que la société québécoise ainsi que l’Université Laval devaient beaucoup aux Augustines.

«Votre histoire est un exemple d’humanité, a-t-elle souligné. C’est le plus beau legs que l’on puisse donner. Aujourd’hui, la signature de cette entente marque une nouvelle étape. Votre don amènera notre société encore plus loin sur le plan de la santé physique et spirituelle.»

Dans son intervention, le vice-recteur aux affaires externes, internationales et à la santé Rénald Bergeron a parlé de l’éthique et de la spiritualité dans le domaine médical. «Pensons, a-t-il dit, à la bientraitance et aux droits des patients, au vieillissement de la population et aux maladies chroniques. La médecine prend alors un autre rôle, moins curatif, mais davantage centré sur la vulnérabilité des patients. Elle doit prendre compte aussi de la participation des patients et de leur famille aux décisions médicales.»

Selon le vice-recteur, nous vivons un tournant en médecine, un moment où il faut prendre le temps de s’arrêter et de se questionner.

«Il faut, a-t-il affirmé, placer l’humain au centre de nos préoccupations. Il est devenu incontournable de sensibiliser et de former chaque acteur de la chaîne soignante à toute la dimension éthique du soin, c’est-à-dire à tout ce qui concerne le soin, en dehors et en complément de sa dimension purement technique.»

 

 

 

 

 

Source : Le Fil - Journal de la communauté universitaire - 25 janvier 2019


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